L'Eyrieux était franchi par un pont qui prenait appui sur un rocher au milieu du lit, et qui était relié à la rive droite par une longue descente qui arrivait à Tartary. En cas de crue, le pont tenait, mais la rivière emportait la rampe qui menait au sommet du rocher. Sur celui-ci, il y avait une maison où il fallait payer péage quand on voulait franchir l'Eyrieux, et qu'on pouvait le faire.
Le pont suspendu ne fut inauguré que le 11 décembre 1857; encore faut-il savoir qu'on ne pouvait s'y croiser à cause de son étroitesse, qu`il fallait toujours payer, et que pour atteindre la tourelle qui le soutenait en rive droite on construisit l`actuelle rue principale du Bas- Pranles, ainsi que le petit pont proche de la Poste qui franchit la route qui menait à l'ancien pont.
La partie basse de Pranles ne fut rattachée aux Ollières qu'en 1889 et l'actuel pont a été reconstruit en 1892.
L’Eyrieux, autrefois, était franchi par un pont en pierres, à arcades, et la rivière le détruisait souvent. Aussi, dès que les frères Seguin eurent inventé les ponts suspendus, ou « ponts en fil de fer », on pensa à en placer un sur l’Eyrieux, aux Ollières, parce que d’un côté au moins la rivière est proche du rocher. Ce fut un entrepreneur nommé Boulland qui le construisit en 1857-58, en affrontant d’ailleurs la terrible inondation du 10 septembre 1857. Mais naturellement, l’homme voulait rentrer dans ses frais, et le passage sur le pont était payant.
Ce pont allait de la poste actuelle jusqu’à l’ancienne maison Fougeirol, aujourd’hui maison Bedoy. C’est pour y accéder qu’on a construit le bout de route qui conduit à la poste, qui franchit l’ancienne route par un petit pont de pierre, et qui aujourd’hui ne débouche plus que sur la rivière.
Voici les tarifs :
Les charrettes à vide payaient moitié prix.Pour chaque cheval ou mulet supplémentaire, il fallait payer 50 centimes, et 15 centimes pour un âne ou une ânesse en supplément.
Naturellement, les équipages les plus lourds (châtaignes, pommes de terre, billes de bois, pierres…) fatiguaient davantage l’installation, surtout les jours de vent. Il était impossible de se croiser sur le pont, trop étroit, et qui n’aurait pu supporter une double charge.
Si les animaux et leurs conducteurs étaient employés à des travaux agricoles, ou bien s’ils allaient ou revenaient d’un pâturage, ils ne payaient que moitié ptix. Les habitants des Ollières ou de Pranles étaient dispensés de tout droit, lorsqu’ils venaient ou retournaient à leur domicile. En cas d’incendie, les personnes allant éteindre le feu étaient elles aussi dispensées.Naturellement, le préfet, les sous-préfets, les personnels des Ponts et Chaussées en Ardèche, les agents des impôts, les agents forestiers, les gendarmes, les militaires, les inspecteurs du télégraphe, les facteurs, les transporteurs de dépêches officielles, étaient aussi dispensés.
C’est l’aspirant ingénieur des Ponts et Chaussées Labbé qui a signé ce tarif, contresigné par l’ingénieur en chef Lepère, le 12 mars 1844. Remarque : aucune dispense n’était prévue pour quelque élu que ce soit (conseiller municipal , d’arrondissement, de département, député…) ni même pour les curés ou les pasteurs. L’âge, le sexe, la religion, ne sont pas pris en considération.
On pouvait aussi nager, mais en hiver ou avec une charge, il valait quand même mieux payer le pont…Ce fut l’Etat qui le racheta dans les années 1880. Du coup, le trafic s’accrut, et il fallut bientôt envisager un pont en pierres, celui que nous connaissons, et qui date de 1891.
Les embouteillages ne datent pas d’aujourd’hui, et les problèmes de stationnement non plus…